La réforme du lycée repoussée (maj le 16/12)
La veille de la conférence de presse où Xavier Darcos devait détailler les derniers arbitrages rendus, le ministre annonce l’annulation de la conférence et le report de la réforme. En théorie, il s’agit de laisser du temps à la concertation. Dans la pratique, rares sont les réformes repoussées (en tout cas concernant l’Éducation Nationale) qui ont été appliquées un jour.
On peut donc parier sur un report sine die.
Pourtant…
Pourtant, la veille, dans le journal du dimanche, où le ministre annonçait dans une entrevue quelques-uns de ces arbitrages, les nouvelles étaient plutôt bonnes :
- les Sciences économiques et sociales passaient dans les enseignements généraux (avec un horaire hebdo de 1h30) ;
- les quatre modules devaient être choisis dans « au moins trois » des quatre « dominantes » : « humanités », « sciences », « sciences de la société », « technologies », ce qui limitait la création de filières en Seconde ;
- aucun des modules n’était condition requise pour s’engager dans le parcours du cycle terminal.
Seulement voilà, la volonté globale de supprimer 13 000 postes et la disparition programmée des RASED ont probablement fait douter de la sincérité du ministère quant aux buts de la réforme du lycée, à moins que ce ne soit les commentaires du ministre, assez désobligeants, sur les mouvements actuels dans les lycées qui aient été la goutte d’eau. Ce matin le mouvement s’étendait (mon lycée était bloqué à 8h00)… et le ministre retire repousse sa réforme.
Moi, je commençais à bien l’aimer cette réforme (avec les derniers arbitrages et sans encore savoir ce qu’il allait devenir des heures en groupe, essentielles pour gérer un peu l’hétérogénéité), mais bon, elle était difficile à défendre dans le contexte général actuel.
Finalement, parmi toutes les « réformes » de Xavier Darcos, à savoir …
- le bouleversement des programmes de l’école primaire, globalement régressif,
- la suppression des IUFM (et d’une grande partie du budget de la formation permanente),
- les suppressions de poste jamais vues (12 000 cette année, 13 500 annoncées l’année prochaine),
- la modification de l’organisation du temps scolaire avec surcharge du temps de travail pour les élèves en difficulté et la disparition programmée des RASED
- et la réforme des lycées
… c’est la mesure la plus progressive (ou la moins régressive) qui a mobilisé, la seule sur laquelle il a reculé…
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