Que faire après un bac ES quand on aime les mathématiques ?

C’est la question qui m’a été posée à plusieurs reprises cette année (par des élèves).

Après enquête, voici des pistes. La plupart des informations contenues dans cet article proviennent des sites de l’ONISEP et de l’APSES (Association des professeurs de sciences économiques et sociales).

Université

La filière économie-gestion attire bon nombre de bacheliers E.S. Elle forme en 5 ans à la gestion des entreprises, aux ressources humaines, au commerce, au marketing, aux métiers de la banque, des assurances, de la finance, en fonction de la filière choisie :

D’après ce qui se dit en salle des profs, des résultats même moyens en mathématiques en terminale ES permettent de suivre l’enseignement en mathématiques en A.E.S., en étant toutefois capable de compenser ces résultats moyens par de meilleurs résultats dans d’autres matières.

En sciences et technologies, la licence M.A.S.S. (mathématiques appliquées et sciences sociales) mène aux emplois de l’ingénierie financière, du commerce-marketing, de l’assurance, des études et sondages… Licence réservée aux forts en maths (algèbre, probabilités, statistiques, programmation informatique…).

D’après ce qui se dit en salle des profs, il est difficile pour un élève de terminale ES de réussir à suivre cette licence, le niveau en maths étant assez élevé et plutôt destiné à des élèves ayant suivi une terminale S.

Classes préparatoires aux grandes écoles (de commerce)

Les prépas économiques et commerciales, voie économique accueillent les bacheliers E.S., avec en perspective de bonnes chances d’intégrer une grande école de commerce. Débouchés en finance, gestion, marketing, management… Pour y entrer, il est important d’avoir un dossier équilibré entre maths, économie, français et langues… en un mot, une bonne culture générale.

Sur le site de l’APSES on peut lire : « Nous prenons des élèves qui n’ont pas la spé maths à condition qu’ils soient bons en maths. Le problème c’est qu’il y a 8 heures de maths et que les maths ont un coefficient élevé aux concours (souvent identique à celui de l’éco). Un élève trop moyen en maths risque de ne pas suivre et de se décourager. Il faut un niveau minimum et ne pas détester les maths. On peut être reçu aux concours avec un 8 en maths (mais pas un 2) et être reçu dans une parisienne si on compense avec l’éco, la philo, le français, les langues ».
Attention, certaines de ces écoles n’accueillent que des élèves sortant de S (c’est le cas de celle du Lycée Dupuy de Lôme), d’autres que des élèves sortant de ES (c’est le cas de celle de Brest). On peut imaginer que les sortants de S sont mis à niveau en économie, et ceux sortants de ES sont mis à niveau en maths.

Les bacheliers E.S. peuvent également se diriger vers les prépas littéraires. 20 % des entrants en prépas littéraires (E.N.S. lettres ou E.N.S. lettres et sciences sociales) sont issus du bac E.S.

D’après ce qui se dit en salle des profs, ces prépas littéraires, en particulier la prépa BL, sont essentiellement destinées aux élèves sortants de terminale S avec un excellent niveau partout. Cependant on lira avec attention cet article sur la prépa BL, fait par un prof de SES enseignant dans la filière, donc connaissant particulièrement bien le sujet, sur le site de l’APSES. Il en ressort que ces écoles ont su faire leur place aux élèves sortant de terminale ES et que les admis dans cette prépa provenant de terminale ne sont pas que les élèves brillantissimes de TES, même s’il y en a. Il faut certes être dans le premier quart de la classe. Mais c’est l’ambition et la capacité de travail qui l’emportent sur les résultats strictement scolaires.

Dans cette rubrique on peut ajouter les I.E.P (instituts d’études politiques) qui recrutent notamment après le bac, pour 5 ans d’études. Mais je ne sais pas s’il y a des maths dans cette filière.

Dans tous les cas : admission sur dossier (sauf IEP : sur concours).

DUTet BTS

Vous pouvez préparer un D.U.T. (diplôme universitaire de technologie) ou un B.T.S. (brevet de technicien supérieur), des formations professionnelles en 2 ans, appréciées sur le marché du travail. Admission sur dossier.

Les écoles préparant de DUT ou des BTS sont légions, et les enseignements dispensés variés. Je n’en connais pas où les mathématiques seraient prépondérantes (mais je ne connais pas grand chose). On pourrait penser que les diplômes centrés sur la gestion, la comptabilité ou des statistiques proposent plus de maths que les autres. C’est vrai, mais on y trouvera plus de probabilités et de statistique, voire de suites que des fonctions, dérivée, intégrale, etc. et jamais de géométrie. On notera que les élèves (ou les familles) voulant assurer un diplôme « utile » sur le marché du travail (DUT ou BTS) avant de se risquer dans d’éventuelles études plus longues (en poursuivant par une intégration en Licence pro, ou une Licence) font un relativement mauvais calcul : il est plus facile de suivre en Licence 3 ou en Licence pro en ayant fait Licence 1 et 2, comme je l’expliquais déjà dans cet article.

Les écoles spécialisées

Elles préparent à un métier, en 2 à 5 ans. Recrutement sur concours. Bon nombre d’entre elles demandent une inscription dès le début de l’année de terminale.

Une quarantaine d’écoles de commerce recrutent post-bac. Certaines sont spécialisées dans le commerce international (voir celles du concours Sésame). D’autres, souvent rattachées aux chambres de commerce et d’industrie, forment en 2 ou 3 ans à la vente (instituts de force de vente – I.F.V., instituts de promotion commerciale-écoles de commerce et de la distribution – I.P.C.-E.C.D…).

D’autres sont spécialisées dans la filière comptable en 3 à 5 ans et plus. À bac + 3, le diplôme de comptabilité et de gestion (D.C.G.). À noter : cette filière est également proposée en lycée (admission sur dossier), dont à Dupuy de Lôme.

Les écoles d’architecture (5 ans… et plus), avec un bon niveau en maths, permettent d’obtenir le diplôme d’État, obligatoire pour exercer. Les bacheliers S sont néanmoins majoritaires.

En conclusion

Si vous aimez les maths, que votre niveau dans cette matière est correct ou bon et que vous venez d’un bac ES, la filière économie-gestion de l’université et plus particulièrement la licence de sciences économiques est toute indiquée. Elle est la suite logique de la terminale ES. Si vous est un peu plus juste en maths, la licence d’A.E.S. est un meilleur choix mais comporte moins de maths.

Pour les excellents élèves en maths, il y a aussi la licence MASS, mais vous aurez malgré tout du mal, cette filière convenant mieux aux élèves sortants de S.

Pour les bons élèves dans toutes les matières (pas seulement en maths), les classes préparatoires aux grandes écoles (de commerce), et la prepa BL (et peut-être les IEP) sont deux filières possibles. Elles sont très sélectives et difficiles mais, avec de l’ambition et de très grandes capacités de travail, et un bon niveau en maths en terminale, les élèves ayant un bac ES peuvent y réussir.

Vous trouverez aussi des maths dans certains IUT, BTS ou en D.C.G. mais surtout des statistiques et probabilités.

Pour en savoir plus

Sur le site de l’ONISEP :

Sur le site de l’APSES :

Sur le site campusfrance.org :

Si vous avez apprécié cet article, s'il vous plait, prenez le temps de laisser un commentaire ou de souscrire au flux afin de recevoir les futurs articles directement dans votre lecteur de flux.

Commentaires

Pas encore de commentaire.

Désolé, les commentaires sont clos pour le moment.