Réforme du Lycée : les réponses du ministère aux questions de l’APMEP

Des représentants de l’Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement public (APMEP) ont été reçus le 28 novembre 2008, au Ministère de l’Education Nationale, par Mark Sherringham. Cinq questions ont été posées :

  1. Nous demandons d’abord des éclaircissements sur l’organisation des enseignements d’exploration et d’approfondissement. Nous ne comprenons pas la signification des diverses couleurs dans les tableaux donnés en exemples.
  2. Nous demandons des précisions sur l’horaire de l’enseignement général : nous répétons notre demande d’un enseignement de 4 heures pour tous les élèves, et nous expliquons pourquoi tous les professeurs de mathématiques sont extrêmement attachés au maintien d’une heure dédoublée. Son abolition interdirait en particulier tout travail devant un ordinateur, et le côté artisanal de l’apprentissage des mathématiques impose une intervention individuelle du professeur qui est impossible en classe entière.
  3. Comment seront évalués les modules, et cette évaluation jouera-t-elle un rôle dans l’orientation ?
  4. Nous exposons en détail nos propositions pour l’enseignement optionnel, en montrant à Mark Sherringham le travail exposé deux jours auparavant lors du colloque « Avenir de l’enseignement des mathématiques ».
  5. Concernant le cycle terminal, nous n’avons aucune information supplémentaire.

Pour le compte rendu de l’entrevue voir la suite.

Compte-rendu de l’entrevue du 28 novembre 2008 au Ministère de l’Education Nationale, avec Mark Sherringham

Nous demandons d’abord des éclaircissements sur l’organisation des enseignements d’exploration et d’approfondissement. Nous ne comprenons pas la signification des diverses couleurs dans les tableaux donnés en exemples.

Réponse : Un module d’approfondissement et un seul sera proposé aux élèves dans les disciplines déjà présentes dans les enseignements généraux. C’est ainsi le cas pour les mathématiques, la littérature, l’histoire- géographie, la physique, et les SVT. La seule exception sera pour l’EPS, de façon à pouvoir maintenir là où ils existent, les dispositifs d’option de 3h qui existent déjà. Quant aux couleurs utilisées dans les tableaux donnés en exemple, elles n’ont rien à voir avec les couleurs des 4 domaines et ont pour seule fonction d’indiquer des modules qui portent sur une même discipline, ou sur des disciplines différentes. Ces tableaux comportent d’ailleurs des erreurs : ainsi, l’hôtellerie, qui est enseignée dans des établissements spécifiques, n’a rien à faire dans le schéma général. Concernant les divers domaines (Mark Sherringham a préféré cette dénomination à « dominantes » qui se réfèrent au cycle terminal), sciences, humanités, sciences humaines et technologie, nous ne voulons pas que les élèves s’enferment dans une filière dès la seconde, et nous refuserons donc que les quatre modules relèvent d’un seul domaine. Par souci d’ouverture, nous imposerons sans doute qu’au moins deux domaines soient choisis, soit sous la forme 1 + 3, soit sous la forme 2 + 2. Pourra-t-on aller jusqu’à choisir 4 modules issus de 4 domaines différents ? Nous n’avons pas encore pris de décision définitive sur ce point mais ce sera fait dans les semaines qui viennent, car les chefs d’établissements doivent disposer rapidement d’un schéma complet pour être en mesure de préparer correctement la rentrée.

Nous renouvelons notre souhait que les choix de modules ne relèvent pas du zapping gratuit, mais soient réfléchis, en liaison avec le projet d’orientation de l’élève. Nous plaidons pour que la plus grande liberté soit laissée aux élèves dans ce cadre, et pour que les contraintes imposées n’en conduisent pas certains à suivre un enseignement optionnel contre leur gré.

Nous demandons des précisions sur l’horaire de l’enseignement général : nous répétons notre demande d’un enseignement de 4 heures pour tous les élèves, et nous expliquons pourquoi tous les professeurs de mathématiques sont extrêmement attachés au maintien d’une heure dédoublée. Son abolition interdirait en particulier tout travail devant un ordinateur, et le côté artisanal de l’apprentissage des mathématiques impose une intervention individuelle du professeur qui est impossible en classe entière.

Réponse : Mark Sherringham répond qu’il comprend notre demande et qu’il l’a bien entendue…sans nous assurer pour autant qu’elle sera satisfaite. Il reconnaît cependant que l’enseignement des mathématiques a été beaucoup attaqué dans les dernières décennies, et qu’il convient aujourd’hui de le renforcer. Il indique que la décision de créer un module optionnel de mathématiques en seconde a été difficile à imposer parce que la méfiance envers les mathématiques persiste encore chez beaucoup. Il considère que l’enseignement optionnel de mathématiques devrait concerner beaucoup d’élèves, ceux qui souhaitent poursuivre des études scientifiques, mais aussi ceux qui choisiront au cycle terminal des dominantes littéraires ou économiques.

Comment seront évalués les modules, et cette évaluation jouera-t-elle un rôle dans l’orientation ?

Réponse : Mark Sherringham nous demande notre avis sur la question et nous invite à faire des propositions sur cette évaluation. Puis il indique que l’opinion du cabinet sur ce point est que l’orientation ne doit se faire que sur les résultats du tronc commun ; les enseignements modulaires ne joueront qu’un rôle indirect dans l’orientation en renseignant les élèves sur leur intérêt et leurs facilités face à tel ou tel enseignement.

Nous pensons aussi que l’intervention dans l’orientation d’une évaluation des enseignements modulaires aurait des effets pervers qu’il convient d’éviter.

Nous exposons en détail nos propositions pour l’enseignement optionnel, en montrant à Mark Sherringham le travail exposé deux jours auparavant lors du colloque « Avenir de l’enseignement des mathématiques ».

Mark Sherringham paraît intéressé par notre réflexion et demande que nous lui transmettions le diaporama. Il nous invite à communiquer avec le GEPS chargé de l’écriture des programmes pour faire valoir nos idées.

Concernant le cycle terminal, nous n’avons aucune information supplémentaire.

L’urgence actuelle est la mise au point de l’organisation de la classe de seconde, mais Monsieur De Gaudemar poursuit sa mission pour la mise au point des années ultérieures. L’APMEP sera de nouveau reçue lorsque les projets seront plus avancés.

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