L’héritage élitiste des lycées

VINCENT TROGER, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’IUFM de Nantes, publie un dossier intitulé Du Latin à la Terminale S, l'héritage élitiste du Lycée résumant l’histoire du Lycée français marqué dès sa naissance par une ambition élitiste qui perdure encore aujourd’hui. En voici l’accroche :

« Avant tout mettons la jeunesse au régime des saines et fortes lectures. Corneille, Bossuet, voilà les maîtres qu’il lui faut. Il faut des conseillers d’État, des préfets, des officiers, des professeurs « . C’est en ces termes que Napoléon Bonaparte définissait la mission des lycées, qu’il avait créés en 1802. Il s’agissait en fait de sélectionner et de former l’élite des serviteurs de l’État. Évidemment, les 4 300 lycées généraux, technologiques et professionnels qui ont accueilli à la rentrée dernière plus de deux millions de lycéens n’ont plus grand-chose de commun avec les 36 lycées qui accueillaient en 1810 à peine 1 500 élèves. Néanmoins, leur élitisme originel a laissé des traces significatives. La présence en leur sein des classes préparatoires aux grandes écoles en est la plus flagrante. On peut aussi évoquer la sélectivité des lycées de centre-ville, héritiers directs des prestigieux établissements du XIXe siècle, ou encore le faible pourcentage de lycéens possédant un baccalauréat scientifique (S), le seul qui donne accès à l’ensemble des filières de l’enseignement supérieur. Alors que toutes les réformes ont cherché, depuis presque un siècle, à ouvrir les lycées à un plus large public, la persistance de leur identité élitiste initiale constitue une des dimensions essentielles de leur histoire.

J’ai bien évidemment ajouté ce dossier à la bibliothèque du site.

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